dimanche 17 juin 2007

J'ai un flickr

et un nouveau blog (chassez le bloggueur, il revient au galop ?)

mercredi 13 juin 2007

- Monsieur X âgé de 22 ans a été arrêté près de Lyon pour avoir brûlé une voiture qui dit-il lui appartenait. Vérification faite, il s'agissait en effet de sa propre Twingo. Il voulait par ce geste manifester sa colère contre le nouveau président mais sans porter atteinte au bien publique. Il est passible d'une amende de 300 euros pour incendie volontaire en zone urbaine.

- Dans le canapé, ce soir, Guillaume un ami de vingt ans me dit à propos d'un film: C'est mieux que de regarder un mur, mais ça ne vaut pas une sieste.

Lu

lundi 11 juin 2007

Bain de minuit

L'eau du bain s'est refroidie. J'ai ouvert l'armoire de la salle de bain. J'avais toujours les pieds dans l'eau. J'ai glissé et j'ai avalé l'eau et le savon. Chez ma grand-mère il y a une fenêtre dans la salle de bain. Ici il n'y a pas de fenêtre. Juste une grande glace. Je me suis levée, puis je me suis observée. Nue avec un peu de savon sur la peau. J'ai eu envie de prendre une photo. C'est à ce moment là que les voisins ont sonné.

N-Y-C man

J'ai un atlas en sous-main. Je me réveille très tôt, et de huit heures à midi, Je lis Wolfgang Iser en écoutant Brassens. Depuis un mois, je ne suis pas sortie de chez moi sauf pour aller à la bibliothèque. Je suis allée deux fois à Paris. Sinon, je m'enterre dans ma chambre et j'ai décidé d'y rester pendant trois mois, comme Rousseau, lorsqu'il avait sa passion des échecs. Dans ma chambre, je n'y jouerai pas aux échecs. Je me suis dressée un plan qui marche pour l'instant, depuis un mois : le matin, trois heures
de lecture, l'après-midi, quatre heures de lecture de textes critiques et divers, et le soir, lire un livre d'anglais. Je fais du latin deux heures par jour à la bibliothèque françois-mitterrand, qui a à peu près tout de Cicéron, que je n'aime pas, mais qui est facile. Mon père qui passe dans ma chambre me demande de temps en temps, étonné : "mais qu'est-ce que tu fais Sophie ? On ne t'entend plus depuis quelques semaines." En réalité je ne le vois pas de toute la journée même si on habite dans le même appartement, puisque je me contente effectivement de dixmètre carré pour vivre. Lorsqu'il vient, et qu'il me propose d'ouvrir les volets, je pousse de grands cris comme si c'était le diable. Le grand air m'étouffe. Je tousse, je crache du sang, et mes parents deviennent inquiets pour ma vue qui diminue de plus en plus depuis que je lis presque 24h sur 24 (même la nuit). Ma mère m'a dit hier : "A ce rythme-là, tu mourras jeune." Cet après-midi, je suis sortie pour aller voir un film car un ami que je n'avais pas vu depuis longtemps me suppliait de l'accompagner. J'ai constaté que réellement, je n'aimais plus le cinéma. Réellement, je n'aimais plus me promener. Réellement, je n'aimais plus parler. Ce n'était pas nouveau, mais ce n'était qu'aujourd'hui que je l'ai, pour la première fois, réalisé. J'étais tellement faible que dans le métro, même pour une station, je devais m'asseoir ; l'ami ne comprenait pas, je lui ai dit de rentrer sans moi. J'ai dépassé ma station et je suis restée jusqu'au terminus parce que je n'avais pas envie de me lever. Je me suis dit qu'il ne me serait jamais plus possible de désirer. Curieusement, je ne déteste pas ce chaos. Ce qui n'était avant qu'un symptôme s'est amplifié et m'a aliénée. S'il m'arrivait de me confectionner en toutes pièces des signes avant-coureurs pour m'amuser à me faire peur, la différence est qu'à présent, alors que j'ai oublié en quoi le calcul cérébral consiste, ce qui m'a été révélée aujourd'hui, c'est la perte d'un idéal, c'est la vie au jour le jour, ma vie n'est plus pensée. Plus d'aventures ni de sons de cloche.
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Comment s'exclure soi-même de sa propre vie ?


Photo by 95101 (deviantart)

samedi 9 juin 2007

Cocorosie will never die

Je sais que je n'aurais jamais dû écouter Cocorosie chanter I once fell in love with you, just because the sky turned from green to blue alors que j'étais dans un état hébété comme ce matin. Gare St lazare, une fille qui courait vers le guichet, et qu'est-ce qu'ils font pendant ce temps là ces cons qui n'écoutent pas de musique, qu'est-ce qu'ils font ? Ces cons passaient leur bac. On est alors dans un état où on pense qu'être triste ou pleurer va peut-être nous divertir. On ne peut pas changer de merde, c'est impossible, on ne peut pas changer de merde puisqu'on n'y est jamais, dans la merde. J'aimerais pouvoir dire que j'ai touché un fond, mais ce fond existe-t-il seulement ? Cocorosie chante I believe in saint-nicholas, un livreur de journal me dit bonjour, elle chante no more passion on saint nicholas avenue. Je n'aime pas Cocorosie, je n'aime pas Beckett, je n'aime pas Céline, je n'aime pas Barthes, je n'aime pas le commentaire de texte, je n'aime pas ce qui risque de changer ma vie du jour au lendemain. L'indifférence c'est la sécurité. La sécurité c'est l'indifférence. Il faut qu'en émotions on soit tous communistes. L'émotion, comme l'histoire, comme la géographie, doit être une MATIERE DE L'ENSEIGNEMENT et doit rester telle quelle. Ce qui m'écoeure c'est que quand j'écoute cocorosie je suis dans la même attitude physique que lorsque je lis Beckett, Fritz Zorn, ou Rousseau. Ce qui est écoeurant c'est d'être condamnée à la pensée, c'est de savoir qu'il n'existe ni fond ni paroxysme. Qu'il n'existe aucune alternative à l'art. Il est objectivement impossible de vivre, tout simplement. Il reste une solution, être marxiste, boire beaucoup de bière, être malade.

jeudi 31 mai 2007

De l'erreur judiciaire et du doute, puis délayage en trois paragraphes. 8/20

Le constat est effrayant : vous ne donneriez pas vos enfants à garder à Patrick Dils.

Veuillez ne pas me piquer trop ouvertement l'idée, qui constitue peut-être le début d'une des nouvelles qui me rendront riche. Et pourquoi tu l'écris ici, pommasse ? Ma réponse sera bancale. Parce qu'il pleut, que Roland-Garros est suspendu, noyé sous l'ondée au milieu (stricto sensu) d'un tie-break entre Mauresmo et Dechy (la girl next door au charme imparable), que profiter de ce trou dans mon emploi du temps pour traverser la rue et acheter ma pitance au Franprix n'est pas possible, il flotte, te dis-je, et je suis un chat échaudé.

À la télévision le survivant d'un crash avoue chez Ruquier avec un accent hispanique quelconque (Chili ? possible) qu'il a consommé de la viande humaine. Chili con carne, quoi.

« Ma mère pour un calembour », annonce le con orphelin.

mardi 29 mai 2007

À propos de l'exergue...

Il y a aussi les truffes qui écrivent des polars sans substance, sans réel knowledge des calibres par exemple — Manchette les stigmatise ces imposteurs dans un ou deux de ses brillants textes critiques sur le « noir » — et cela s'applique aussi aux traducteurs qui ne prennent pas le pli de se documenter avant de s'attaquer à un hardboiled quelconque. Autre art, autres fumistes : cela s'applique aussi au cinéma bourgeois, exemple : le dernier Téchiné sur le sida, ridiculement accessoirisé(1). Les « auteurs » de mes deux méprisent donc les détails, la décoration, la documentation sur l'époque ? Vulgaires préoccupations, hein ? Go fuck 'emselves.

(1) La lèvre supérieure d'Emmanuelle Béart est-elle un accessoire de cinéma ?

samedi 26 mai 2007

Electron #2 ou gone with the wind

Elle se sentait comme une petite Scarlett O'Hara qui avait tout perdu du jour au lendemain à la vitesse d'un éclair. Dave avait disparu depuis maintenant trois jours et elle ne se souvenait plus depuis quand elle s'était remise à fumer. Que me restera-t-il au bout du chemin, pensait-elle. La terre ? Elle prit entre ses doigts une poignée de terre qui se dispersa avec le vent. Assise sur le tronc d'arbre, elle se sentait immunisée comme une forteresse de glace. Mais il ne suffisait que d'un mouvement pour que soudain tout lui revienne à l'esprit, pour que soudain elle tombe du toit, comme un ouvrier au bord du gouffre. Il aurait fallu qu'on la statufie sur place. Mais elle savait qu'elle resterait sur le toit, à regarder la terre de haut, à constater passivement que tout, en bas, s'éloignait d'elle ; sans avoir jamais le courage de sauter. A la fin elle serait la seule survivante. Mais pourrait-elle dire avec fierté "j'ai vécu" ? Une jolie procession de morts-vivants. Voilà à quoi elle appartenait.
Elle avait connu Dave peu après sa licence. A l'époque, elle allait à Beaubourg tous les jours. Elle s'installait sur une table, près de la rangée des essais sur le cinéma, elle ouvrait son livre. Mais elle ne lisait pas, elle faisait une inspection générale des gens autour d'elle. La première heure de la journée, elle ne faisait rien de plus cérébral que de se consacrer à une observation minutieuse et exhaustive de chaque matière vivante, de chaque mouvement, de chaque respiration. Elle ne voulait rien perdre de la vie de chaque ville. C'était la même chose lorsqu'elle allait à l'étranger. A chaque fois, on lui demandait si elle avait visité tel ou tel monument, ou si elle était entrée dans tel ou tel restaurant, ou encore, si elle avait assisté à telle ou telle manifestation culturelle. Sa réponse ne variait jamais. Elle se contentait de dire quelle avait "vu les gens". L'architecture de la ville ne l'intéressait pas.

vendredi 25 mai 2007

About this site

Alors ainsi, me dit-on, ce site s'appelle Sköldmön. -Oui. -C'est quoi Sköldmön ? Jamais entendu parler. -Alors va te faire foutre. Ce site n'est pas fait pour toi. -Non, réponds, ça m'intrigue. sköldmön, c'est une personne que j'ai déjà rencontrée ? -... -C'est une marque de voiture ? -... -C'est le nom de jeune fille de ta meilleure amie ? -... -Ha j'y suis ! -Oui. -C'est... -Quoi ? -Quelque chose venant du Nord. -Tu dis ça à cause des trémas ? -Probablement. -Et ça ne te fait pas peur ? -Quoi ? Qu'est-ce qui me ferait peur ? -Le corps en suspension. Le décollage. le Nord. Parce que Sköldmön, c'est tout ça à la fois. C'est plus qu'un simple parc d'attraction. Tu piges ? -ça a l'air dur. Je suis trop lâche tu sais. J'ai peur des consonnes. Des deux seules voyelles dans ce mot. J'ai peur de la lumière. Peur des walkyries. J'ai peur de ce qui fait vrai. -Ce site s'appelle Sköldmön mais c'est une raison pour s'effrayer, tu crois ?

Electron (1)

La fois où Dave et Luke allèrent au marché ensemble, il faisait très chaud. C'était un samedi, je m'en souviens puisque cette fois là nous étions chez mon oncle pour fêter l'anniversaire de ma tante qui venait d'avoir soixante ans. Sacha avait allumé la télé, je ne sais pas pourquoi. C'était une idée stupide puisqu'on jouait au scrabble. La télé gênait surtout Arnold, qui, plongé dans un atlas, recherchait du doigt une ville de la Pologne. Il me commentait les cours d'eau des fleuves européens lorsque je me rendis compte qu'il était plus de deux heures de l'après-midi. Dave et Luke n'étaient toujours pas revenus. Le scrabble n'était pas encore terminé, mais je sentais déjà que mon père allait perdre. Mon oncle avait au moins vingt points d'avance sur lui. Sûre de l'issue de la partie, je descendis à la cuisine me chercher un verre d'eau. Le fond sonore de la télé parvenait encore à mes oreilles. Une jeune femme était en train d'expliquer que son amant la trompait depuis des mois et qu'elle ne savait pas comment réagir, surtout que jusqu'ici elle n'avait pas eu un seul amour heureux. Je regardai par la vitre de la cuisine des ouvriers debout sur le toit. Ni l'un ni l'autre n'avait l'air d'avoir peur. Pourtant, un faux mouvement, un geste de travers, aurait pu les tuer. Mais, sûrs d'eux, ils avançaient et reculaient comme s'ils étaient en train de marcher sur leur propre balcon. ça m'a toujours fascinée chez les ouvriers : la maîtrise de leurs mouvements malgré le danger. Je repensais soudain à une réflexion que j'avais lue récemment dans Cent ans de solitude : "Se faire tuer, pour un militaire, c'est une mort naturelle." Voilà peut-être aussi pourquoi, quoi qu'il arrive, les ouvriers n'auront jamais peur : "Tomber du toit, pour un ouvrier, c'est une mort naturelle". L'accident n'est donc pas de taille à faire redouter un ouvrier.

Il faisait très frais dans la cuisine. Je m'assis sur le rebord de la fenêtre avec un livre. Après cinq lignes, je me rendis compte que je relisais toujours la même phrase. Je commençais à m'inquiéter pour Dave et Luke. Le marché devait être fermé à cette heure-ci.
C'est grâce à Dave que j'avais fait connaissance avec Luke. Ils étaient tous les deux comme deux personnages de Hugo, la fois où Dave était rentré à la maison, en haillons, sale, trempé, maigre, mais fier et orgueilleux. Ils se tenaient la main. Il avait plu pendant des jours et des jours, et tous deux s'étaient nourris, de, je ne sais pas moi. Mais il ne me venait pas à l'idée qu'ils avaient faim. D'ailleurs ils ne pensaient pas à manger. Dave ne m'avait fourni aucune explication à propos de son escapade et je les avais laissés tout naturellement dormir dans sa chambre.
C'était un autre jour comme celui-ci qu'il avait disparu. Il faisait très beau ; un soleil éclatant illuminait les cerisiers. Ce matin-là je n'avais pas arrosé mes plantes et je m'étais réveillée plus tard que d'habitude. J'avais la peau sèche et la tête qui tournait. La maison était plongée dans un silence quasiment complet. Les joues gonflées par la moiteur de l'oreiller, j'avançais pieds nus sur le carrelage. La lumière de la salle de bain était encore allumée ; Dave devait avoir oublié de l'éteindre avant de s'endormir. Le climat de la maison était étrange. Etouffant. Au fond je me rendais compte que quelque chose n'allait pas dans cette atmosphère enveloppée de calme et de chaleur. Mes membres étaient paralysés. Je m'assis en tailleur au milieu de la pièce et je restai des heures et des heures ainsi, sans bouger, écoutant le ronronnement électrique de la machine à laver. Ce n'est qu'à trois heures de l'après-midi, en rentrant du supermarché, que je me rendis compte de la chose. Dave avait disparu. Il n'était revenu que trois mois plus tard. Mais notre relation n'en était alors qu'à son commencement, et je ne disais rien, par peur de le perdre pour de bon. Petit à petit cependant, l'affaire se tassait, et jamais nous n'avions discuté au sujet de sa disparition.
C'était peut-être une erreur de ma part d'ignorer tout ce qui constituait Dave. Mettre les choses au clair, regarder la vie d'un point de vue pragmatique, régler les choses rapidement, ne rien laisser traîner. Vivre pleinement et sincèrement, tuer la petite bulle d'air de la timidité, de la pudeur, de la censure, ne pas la laisser s'élargir, ne pas me laisser étouffer par elle. Je commençai à avoir une crampe à force d'être restée longtemps assise. En me levant, je pris une grave décision. Si Dave avait disparu une seconde fois, il fallait que je le retrouve. Je ne pouvais pas attendre qu'il soit rentré et qu'il disparaisse ensuite encore à nouveau. Il me faudra chercher des mois et des mois, faire de l'auto-stop peut-être, apprendre à parler anglais, rassembler toutes mes économies. Je me rendais compte que je ne connaissais rien de Dave, que, pendant des mois et des mois ce mariage avec Dave n'avait été que protocolaire. C'était un artifice de plus dans ma vie. C'était petit-bourgeois, hypocrite et atroce de ma part de vouloir me marier, c'était quelque chose qui manquait dans mon cv ça, le mariage, l'amour, le voyage, la vie. Etre contente avec quelqu'un, je n'en étais peut-être plus capable. Il fallait une rupture, une pause. Il me fallait ce voyage. Il me fallait ce bond vers, quoi ? On ne peut pas s'attendre à cela, ensuite, à quoi m'attendais-je ? Un avenir radieux ? Ce voyage était sans avenir. Mais fonder quelque chose, recommencer à zéro après m'être rendue compte que je m'étais trompée pendant des années et des années, je ne pouvais le supporter. Je m'accordais au moins une brêche, j'écartais un chemin plein de ronces, de marécages puants.

jeudi 24 mai 2007

Joy & Happiness

SocrateEnLive dit (00:10) :

voila, premier post : http://walkyries.blogspot.com/2007/05/bientot-les-partiels.html

Bostoniennes dit (00:12) :

Tu es prêt ?

Oh great

Dans mes bras très cher !

Tu as réussi le plus fameux pas de ta vie

Bientot les partiels.

Prêt, je suis prêt. Oui, je suis prêt.

_Comment le savez-vous? me demanderez-vous. Je ne vous ai jamais vu travailler!




*danse et chante sur un ryhtme démonique.....*
voilà.

dans quelques instants, le film commence